Photographies » Des paysages
Covid dehors, 5, 2021.
Hiver 2020-2021. Autour d’un hiver, le premier pandémique.
Comme nous étions encagés, emmurés parfois, sous le règne des contraintes absurdes, il fallait sortir de chez soi. Même si l’hiver était sombre et dur. Parce que l’hiver était sombre et dur.
Chaque semaine se forcer à déambuler, pas loin, dans les alentours et parages.
Avec l’ami photographe Philippe Herbet, surtout.
Il n’était pas question de capturer d’images. Seulement de déhancher des solitudes, de chercher la lumière derrière le noir. De se connaître et de décaler le regard au travers des mots, des silences et des pas. Dans des villes gangrenées de la vallée, dans la propreté flamande, en Hesbaye, parmi des bois et des prairies aussi. Aussi et surtout, en fin de compte.
Le téléphone de mauvaise qualité traîne dans la poche. On se dit : pourquoi pas, au passage, emmagasiner ce regard. Plus tard, le petit Nikon usé prend place dans la poche du manteau. Et, durant les balades, il lui arrive de sortir.
Entre novembre 2020 et mars 2021. Covid dehors. Autour d’un hiver.
Un soir, remontant le fil des images, on surprend une cohérence inconsciente, la prédominance du noir et blanc, l’omniprésence du végétal. Qui dirait à sa façon cet hiver épouvantable non pas en soi, non pas en lui, mais en nous. Et nos maigres espoirs.
Ça prend sens. En voici des bribes. Une soixantaine, sortie du tas et des fumiers, qui se suivent jusqu’à la photo intitulée « Covid dehors, 1, Hesbaye, 2021 ».